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 Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan

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Eight
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MessageSujet: Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan   Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan EmptyMar 28 Juin - 17:03

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Awakening avait des allures de lumière salvatrice. Des petites maisonnées dignes du refuge de Boucle d’Or et des trois ours. Une végétation dense, luxuriante, presque oppressante tant la verdure envahissait les lieux. C’était comme si tout à coup, la technologie s’était évanouie. Envolée vers des horizons meilleurs, ou pires, peut-être. Eight se passa une main dans les cheveux, se mordit la lève inférieure du bout des dents. La voilà, la gueule de sa nouvelle vie. Il se sentait tout petit dans ce village, comme une luciole perdue aux tréfonds des ténèbres.  Personne ne lui avait encore adressé un mot, un regard, un sourire. Eight était dévoré par la solitude, entouré d’inconnus aux visages fermés. La vérité, c’est qu’ils tremblaient tous de peur.

Cette aventure inédite sentait la bizarrerie et le grandiloquent. Eight avait eu cette boule d’appréhension ronronnant au creux de ses entrailles durant tout le trajet en bus. Désormais, il était un habitant d’Awakening. Docilement, le jeune homme avait suivi la masse et s’était rendu dans sa nouvelle habitation. Sa chambre fut rapidement trouvée, Eight y abandonna son sac à dos puis repartit. Ce village regorgeait de mystères, c’était la toute première fois pour lui qu’il se baladait librement à l’extérieur. Une brise légère soufflait sur son visage, faisant danser une valse endiablée à quelques mèches de ses cheveux. Un rayon solaire s’était perdu sur sa joue, la réchauffant tendrement telle une caresse maternelle. Les odeurs explosaient dans ses narines, mélange savoureux de chlorophylle et fruits des bois.

Eight ressentit une drôle de sensation lui picoter les joues. Il porta deux doigts à la bouche et s’aperçut que ses coins s’étaient légèrement surélevé de chaque côté. Un sourire. Le récent arrivant en était troublé. Son corps était habitué à la peur, à l’expectative, à l’appréhension et au stress. Pas à la liberté et au soulagement de l’esprit. Eight plongea les mains dans les poches et se mit à avancer, le nez en l’air, son regard voguait d’un toit à un autre. Ce ciel bleu au-dessus de sa tête, il apprenait seulement à l’appréhender. Awakening n’était peut-être pas un mensonge après tout, cette réalité sentait bon l’espoir et la renaissance.

Ses iris étaient avides de spectacle, il lui en fallait plus. Toujours plus. Du plus beau, du plus intriguant. Eight ne fut pas déçu lorsque son regard tomba sur une lueur. Floue, indistincte, presque fantomatique. Paradoxalement, elle ne l’effrayait pas. C’était plutôt rassurant, intéressant, intriguant. Le jeune homme se mit à courir dans sa direction mais s’arrêta brutalement lorsque ses pieds faillirent toucher le pont. La lucidité le rattrapa, lui administrant la gifle de sa vie. S’aventurer là-bas, seul ? Sans rien connaître d’Awakening ? Eight baissa la tête, rompant le contact visuel avec cet être de lumière.

Il aurait aimé y aller, il aurait aimé s’aventurer là-bas et découvrir de quoi il s’agissait mais ... il avait peur. Peur de tomber sur des bêtes sauvages ou de se perdre au milieu des silhouettes millénaires de troncs d’arbres menaçants. Eight recula d’un pas. La lumière était toujours là-bas, l’appelant, l’interpellant. À quoi bon être libre si c’était pour s’imposer des barrières aussi vite ? Cédant à son impulsivité, Eight se laissa guider par sa naïveté enfantine. Il traversa le pont en quelques grandes enjambées puis disparut au milieu des troncs étroits et secs.

Foutue traîtresse. Elle s’était dissoute à peine Eight s’était aventuré assez loin pour être piégé de cette forêt inconnue. La lumière étincelante s’était tue, éteinte. Sale menteuse. Illusion  ridicule qui lui coûtait une angoisse grandissante. Il avait peur, Eight. Il sentait son pouls s’accélérer, ses doigts se rejoignaient et se trituraient. Se calmer. Respirer. Rien ne pouvait lui arriver, ici, à Awakening.

Tac.Tac.Tac.

Non. Impossible. Pas ici. Pas maintenant. Eight sentait son cœur battre contre ses tempes, sa respiration s’accélérait. Tandis qu’il tentait vainement d’apaiser son esprit, le bruit des talons résonnait aux creux de ses oreilles. Une forme se dessina au loin, quelque part entre deux branches basses. Eight recula d’un pas. Son imaginaire prenait le pas sur la réalité. Impossible. Impossible.

La silhouette s’accentuait, arborant sa célèbre petite robe blanche dévoilant des cuisses fines et pâles. Ses talons martelaient le sol comme s’il s’était agi de métal sous ses chaussures bien que ça ne soit que de la simple terre humide. Eight sentait l’air lui manquer, la crise de panique n’était plus bien loin. Enfin, elle lui apparut entièrement. Plus petite que lui, exhibant fièrement sa poitrine dans son décolleté plongeant. Quelque chose chez elle avait changé. Son visage était désormais recouvert de bandages comme pour les grands brûlés par exemple. Eight la dévisagea, devenant pâle comme la mort elle-même.

Eight niait. L’évidence, il ne voulait pas l’écouter. Il refusait. Cette sorcière n’était que le fruit de ses craintes et de son imaginaire bien trop sadique. Il était déglingué le pauvre gamin, capable d’apercevoir ses vieux démons même dans un environnement parfaitement sain. C’était tout du moins ce qu’il s’entêtait à se dire. Jusqu’à ce que ses doigts froids ne se posent sur son avant-bras, Eight ressentit un long et intense frisson de dégoût et de terreur. Elle s’avança encore, venant frotter sa jambe dénudée aux siennes et coller sa poitrine opulente contre son torse. Le jeune homme secoua la tête et recula de plusieurs pas vivement, sentant les ongles de la diablesse lui égratigner la peau. Il aurait voulu courir, fuir, s’évader mais son regard fut attiré vers une autre silhouette. Une femme, elle aussi. Mais elle, elle avait un visage. Une figure aux traits doux, à la peau blanche et aux iris bleutés. Eight la fixa, l’horreur au fond des yeux.

- Pitié, aide-moi ! Fais-la partir !

Eight se rapprocha d’elle, fuyant cette maudite sorcière qui avançait vers eux. Même ici, à Awakening, elle avait été capable de le retrouver. Foutue saloperie.
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Eridan
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MessageSujet: Re: Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan   Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan EmptyMar 28 Juin - 18:56

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Pourquoi lui ? J'en sais rien. Il était là. C'était lui. C'est tout. Il avait l'air heureux là. J'étais partagée. Croquer un peu de ce bonheur toxique, de cette infinie naïveté ou simplement le détruire. Anéantir cette lumière, faire de lui un outil. Un plat à consommer sur place. Après tout, c'est ce que les autres avaient dit. Il fallait quelqu'un pour faire l’appât. Il fallait se rendre utile. C'est comme ça, la vie en communauté. Il faut l'accepter, ou se laisser bouffer par les autres. Et dieu sait à quel point je ne voulais pas disparaître, pas si facilement. Pas maintenant. Pas si je pouvais enfin avoir une chance d'appartenir à quelque chose, une communauté peut-être assez instable mais soudée. Une communauté où la survie était devenue un mode d'existence. Une façon d'avancer. Alors je devais être un bon rouage. Un bon élément. Et je m'efforçais de l'être. Parce qu'entre être avec eux, au village, ou mourir, j'avais choisis. J'aurais jamais survécu toute seule dans la forêt. J'aurais jamais survécu au village malgré mon envie maladive d'y retourner. Alors il me restait eux, et c'était le seul choix viable. Malgré le fait que ça faisait maintenant des années que c'était eux, ma famille, parfois c'était encore difficile. Compliqué de s'avouer qu'on est plus vraiment ni libre, ni en vie. Compliqué de se dire qu'on est juste un outil pour les autres, voire même un outil pour sa propre conscience malade. Encore une chance que la mienne s'était calmée, qu'elle était presque devenue sympa.

Mais ce mec, dans le village, t'es juste jalouse qu'il soit là ? Qu'il soit innocent, et heureux ? Faut que tu pourrisses ça ? Faut que tu te nourrisse pour être comme les autres ? Je suppose qu'il y a un peu de ça. Je suppose que c'est l'une de mes motivations, quand la lumière s'échappe de mon corps, dissimulé derrière les arbres, quand elle vient l'attirer dans la forêt. Un peu plus proche de la fin, ou du commencement. L'espace d'un instant, je me demande si ce jeune nouveau a déjà rencontré son démon. Ou même s'il le verra, ici. Je me demande s'il lui survivra, comme je lui ai survécu. Je me demande s'il en ressortira assez fort pour continuer. Je me demande tout ça, oui, lorsqu'il approche et que je recule. Lorsque finalement je disparais, le laissant seul, ici. Le laissant faire face aux dédales de son âme. T'abandonne juste, alors ? Demande mon autre moi, ma Rosalind, à mes côtés, observant l'inconnu avec curiosité. Foutue démon. Foutue créature qui pose toujours les mauvaises questions. Et qui appuie là où ça fait mal. T'abandonne et tu les laisses les autres sans ressources ? T'abandonnes et tu restes dans ton coin, tu restes lâche. T'abandonnes comme t'as abandonné ton frère. Comme t'as abandonné ton masque. Comme t'as abandonné tes émotions. Parce que c'était plus facile. T'abandonnes parce que t'es faible. Incapable de faire face à tes propres décisions. Tais toi. TAIS TOI. T'en sais rien. C'est clair, je suis dans ta tête, mais je te connais pas, t'as vu. Normal. Ne me. Sérieusement. Rosa, fiche moi la paix. Va voir ailleurs. Va embêter quelqu'un d'autre. Entre toi, et ... Toi, c'est pas comme si j'avais le choix, au final. ... T'abandonnes, du coup ? Tu rentres ? Parce que tu marches vers le campement, là. Je peux pas. Je peux pas le laisser là, hein ? Et s'il survit pas ? C'est moi qui l'aurait tué, alors ?

Non, clairement, je pouvais pas faire ça. C'était juste inhumain. Et je ne me prétendais pas vraiment humaine, c'est sûre, mais pas complètement monstrueuse non plus. Il fallait que je l'aide, alors j'approchais, suivant les bruits de pas qui martelaient la terre sombre avant de m'arrêter, je le voyais, d'ici. Je l'entendais paniquer. Et je le sentais aussi. Le retrouver était si simple, en vérité, n'importe où dans la forêt, je l'aurais trouvé. J'aurais simplement suivi la trace de sa peur, panique, et j'en aurais trouvé la source de ce tourbillon de terreur. Certains Heartless étaient curieux des démons des autres, et posaient beaucoup de questions, ils s'intéressaient à la psychologie humaine, à la psychologie "vivante", mais moi... Moi je ressentais pour eux, je n'avais pas besoin de voir. Et je ne voulais pas voir. Pas le moins du monde. Mes propres démons étaient assez tordus pour ne pas avoir à affronter ceux des autres, sérieusement. Il approche, Eri. Tu fais quoi ? Tu laisses son cœur produire la panique dont tu t'abreuves ou tu fais quelque chose d'autre ? Genre. Réagir. Je l'ignorais. Je n'avais aucune idée de ce qu'il fallait que je fasse, en vérité. Et alors il approchait, il captait mon regard distant pour me supplier. « Pitié, aide-moi ! Fais-la partir ! » Peut-être que parmi les autres, certains se seraient sentis puissants face à ça, face à cette peur qu'ils pouvaient accentuer, sans la ressentir. Cette peur dont ils étaient libérés. Mais moi... J'avais beau savoir que c'était lui qui avait peur, lui qui voulait que ça s'arrête, à tout prix, si fort que ça hurlait dans ma tête, j'avais peur pour lui. J'avais peur avec lui. J'avais sa peur, et elle collait à ma peau comme un parfum écœurant. La faire partir ? La. Il approcha encore et instinctivement, je relevais les mains pour les poser sur ses épaules, lui intimant tout bas : « Respire. » C'était un conseil, simplement, sinon il serait mort, évident, n'est-ce pas. Et je relevais mes doigts, simplement, pour les poser contre ses yeux, pour occulter la légère lumière du ciel, la lumière du soleil qui arrivait à filtrer à travers le feuillage dense des arbres sombres. « Écoute ma voix et respire. Fais le vide. » Je m'efforçais d'être rassurante, autant que je le pouvais. J'étais responsable. J'aurais pu tout arranger, n'est-ce pas ? J'aurais pu tout arranger, j'en avais la capacité. Ouais, c'est clair que t'es pas une psychopathe, qui sort de nul part, et qui lui dit de faire le vide alors que si ça s'trouve il se fait poursuivre par un putain de dinosaure. Sérieux, Eridan, t'es conne ou quoi ?

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MessageSujet: Re: Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan   Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan EmptyMar 28 Juin - 20:07

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Il tremble. Il est l’agneau, elle est le loup. Le grand méchant loup. Et puis l’ogresse aussi.

Eight reculait, son regard accroché à cette silhouette cauchemardesque. Celle-là même qui avait hanté toute son enfance et pourri son adolescence. Cette mégère, elle venait à peine de sortir de son existence qu’elle réapparaissait déjà. Différente, pire en un sens. Eight s’était promis de ne plus jamais la laisser le toucher, l’approcher, le regarder. Il lui crèverait les yeux s’il le pouvait mais cette saleté ne semblait même pas en avoir. Que lui était-il arrivé ? Vulgaire poupée de chiffon au corps humanoïde mais au visage dissimulé. Ce n’était plus la même, quelque chose de très différent se dégageait d’elle. Cette infirmière qui lui faisait face était bien plus ténébreuse que celle qu’il avait connu dans son enfance.

Ses yeux se baissèrent quelques instants sur son avant-bras. Elle y avait laissé de fines mais longues traces rougeâtres dont suintaient quelques perles de sang. Eight pâlit encore un peu plus. Le sang. Cet éclat de pourpre le ramenait aux perfusions, aux piqûres, aux douleurs et à sa quête inachevée de liberté et d’indépendance. Alors il prit la fuite. Sans demander son reste, il s’éloigna. Tentant de mettre autant de distance que possible entre lui et cette folle furieuse. Jusqu’à c e que sa route croise celle d’une inconnue. Une femme aux cheveux sombres, au regard clair. Eight la supplia de l’aider, il l’aurait implorée à genoux s’il l’avait pu mais son corps était comme pétrifié. Ensemble, à deux, ils seraient plus forts. Ils pourraient chasser cette horreur et la renvoyer six pieds sous terre.

L’inconnue lui intima de respirer. Intelligent. Cela lui permettrait de se calmer, de se canaliser. Eight se concentra sur cette voix féminine, apaisante, presque douce mais pas trop tendre non plus. Il sentit des doigts se poser sur son visage, fermer ses yeux et leur dissimuler la lumière du soleil. Le jeune homme aurait pu la repousser, il aurait sans doute dû. Elle ignorait le monstre qui rôdait dans son dos. Mais Eight n’était qu’un gosse influençable, un pantin que l’on articule et désarticule à volonté. Cette femme, elle était la première à lui parler. La première à le toucher délicatement. Eight aurait obéi à n’importe quel ordre, petit être fragile et docile.

Se concentrer sur sa voix. Ça, il pouvait faire. Eight espérait que cette sorcière n’était que le fruit de son imagination. Cependant les doigts de l’affreuse sur son avant-bras lui avaient parus si réels ! Et cette légère douleur dans ses griffures, il pouvait encore la ressentir à cet instant. Le jeune homme retrouva un rythme cardiaque plus ou moins acceptable et ôta délicatement les mains de la brune de ses yeux pour la regarder fixement.

- Qui es-tu ? Et que fais-tu toute seule dans cette forêt ?

Eight pencha la tête, comme ces petits chiots qui ne comprennent rien aux ordres de leur maître. Dans sa tête, c’était le raz-de-marée. L’infirmière ne devait plus être loin et pourtant ... cette fille, apparue de nulle part. Elle soulevait chez lui une vague d’émotions et de question, de curiosité. Eight aurait pu la prendre pour un nymphe, ces créatures mythiques, toutes des jeunes femmes, se baladant dans les forêts sous la protection des arbres. Il n’avait jamais vraiment côtoyé la réalité alors l’irréel ne lui semblait pas si irréalisable.

Tac.Tac.Tac.

Le jeune homme fit littéralement un bond et contourna la demoiselle. Comme si elle pouvait s’interposer entre lui et ce fantôme du passé. Eight secoua la tête, tâchant de ne plus céder à la panique de se concentrer sur le calme infini de cette forêt.

Tac.Tac.Tac.

- Dégage, tout de suite !

Les paumes contre les tempes, Eight avait poussé ce hurlement comme un lion aurait pu rugir. D’un mouvement brusque, il avait ramassé une pierre sur le sol et l’avait jetée avec le rage du désespoir vers l’obscurité. Était-elle vraiment là ? Était-elle le fruit de son délire paranoïaque ? Il lui fallait des réponses. Son regard se tourna à nouveau vers la brune. La nymphe silencieuse.

- Et la lueur, tu l’as vue toi aussi ?

Si elle aussi l’avait vue, peut-être alors qu’il accepterait de ne pas être complètement dingue. Peut-être qu’alors, la folie ne l’aurait qu’à moitié dévoré et pas entièrement gobé. Eight ne voyait plus qu’elle, cette inconnue, cette femme recrachée des entrailles de la forêt. Pourtant, du coin de l’œil, au loin, il apercevait la silhouette fantomatique. Elle approchait.

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MessageSujet: Re: Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan   Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan EmptyMer 29 Juin - 1:16

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« Qui es-tu ? Et que fais-tu toute seule dans cette forêt ? » Demanda l'inconnu en me fixant, avec un air complétement largué. Il fallait le comprendre, il ne devait pas saisir la moindre chose qui était en train de se passer, et je n'osais imaginer les phases de peur terrible, le flot de souvenir et d'images qui devaient le traverser. J'étais déjà plus ou moins fixée pour ce qui s'agissait de ses émotions, de leur force peu commune, mais pour les pensées, je ne voulais pas savoir. J'avais déjà vu des gens avoir peur de leur démon, en être dégoûté, ou même être carrément en colère face à eux, mais jamais je n'avais vu une peur aussi puissante. Comme s'il avait croisé la créature qui avait passé sa vie à le torturer, comme s'il avait croisé un être capable de rouvrir des blessures à peine cicatrisées. Et d'une certaine façon, je ne pouvais que comprendre. Mais, même en essayant de toutes mes forces de me rappeler la toute première fois où j'avais croisé mon démon, à l'époque où il était encore cette créature abjecte aux quatre visages, cette créature pleine de dents, acérées, qui bavaient partout et proférait des paroles destructrices, je n'arrivais pas à me souvenir de la peur que j'avais ressentis. Je suppose que c'était proche de ce qu'il ressentait, mais je n'en étais pas sûre. Tout simplement parce que j'avais oublié. Parce que l'incapacité à ressentir ses propres émotions apportait avec elle l'effacement pur et simple des souvenirs de ces mêmes émotions. Je savais ce qu'était la peur, la colère, la joie, ou la jalousie, je connaissais leurs concepts, leurs saveurs pour les voir chez les autres, mais je n'avais pas de souvenirs de ce que ça produisait en moi. Et d'une façon, ça aurait dû me frustrer, si j'avais pu ressentir de la frustration. Alors, lorsqu'il me contourna pour hurler, terrifier, je penchai la tête sur le côté, fixant l'endroit où il avait jeté la pierre. « Dégage, tout de suite ! » C'est ce qu'il avait dit, quelques secondes plus tôt. Ce qui résonnait encore dans la forêt. C'était vide. C'était sombre, mais vide. Je ne voyais personne, évidemment. Comment aurais-je pu voir. Mais je n'étais pas curieuse de savoir ce qui pouvait se trouver là, à quelques mètres à peine, sous ses yeux, à lui. J'aurais voulu le protéger, peut-être aussi parce que sa fragilité le faisait ressembler à Nathaniel. Peut-être aussi parce qu'il était attachant, d'une certaine façon, mais je n'en avais pas les outils et j'en étais pleinement consciente. On peut protéger les autres du monde, entier, mais on ne peut pas les protéger d'eux même. Il n'y a que nous pour nous protéger de ce qui se trouve à l'intérieur de notre être. T'es bien philosophique tout à coup, toi. T'as pas l'impression d'en faire des tonnes, un peu ?

Peut-être, oui. Peut-être que j'en faisais trop. Peut-être, oui, mais il fallait avouer que devant lui, devant ses réactions, je ne savais pas réagir. Non, je ne savais plus réagir. J'avais oublié ce que ça fait d'être humain. J'avais oublié ce que ça fait de se retrouver dans cette situation. Et voilà qu'il l'observait à nouveau, elle, quand bien même sa peur ne faisait que croître, quand bien même son démon était là, à quelques mètres sans doute. En soi, elle le trouvait courageux. En soi, elle le trouvait fort de ne pas fondre en larmes comme elle l'avait fait. De ne pas prendre ses jambes à son cou et supplier que ça s'arrête. Peut-être parce qu'elle n'avait que peu été habituée à la douleur, qu'avoir mal, elle n'avait jamais vraiment su ce que ça faisait. Au fond, Rosalind avait eut une vie paisible, aimante. Elle n'avait eut qu'un coup dur dans sa vie et elle en avait profité pour fuir le plus loin possible. Elle n'avait même pas changé de pays. Elle avait juste fait un caprice. Elle n'avait juste pas voulu assumer ses propres sentiments. T'as été lâche, mais bon, c'est toi quoi. Fallait pas s'attendre à ce que tu fasses un truc dingue. Toi tu te roules en boule et tu pleures, c'est ton truc. Sauf quand il s'agit de protéger Nate, là, y a du monde. Ouais. Ouais. Sans doute. « Et la lueur, tu l’as vue toi aussi ? » J'entrouvris la bouche pour la refermer aussitôt. J'étais responsable, et il venait de me le rapeller, de me le mettre bien au milieu du visage. Il posa la question et restait pourtant si tendu, si inquiet, à l’affût du moindre signe. D'une certaine façon, j'avais envie de l'aider. Envie de le soulager. J'avais besoin de sa peur, de sa panique. J'en avais besoin mais cela m’écœurait, tout simplement. Et je voulais que ça s'arrête. Qu'il arrête d'avoir si mal. « Je... » Que dire, que répondre à ça ? Bien sûr que j'avais vu la lueur, c'était moi, la lueur. Bien sûr, comment aurais-je pu l'ignorer ? Comment aurais-je pu lui avouer que j'étais responsable ? « Viens. » Je glissai finalement mes doigts contre son poignet avant de l'entraîner plus loin, rapidement, l'obligeant à courir à fuir, mais pas seul. Pas seul comme je l'avais été. Je l'aurais protégé, j'étais décidée, déterminée. T'es même pas foutue de te protéger toi-même, Eri, pense pas que tu peux protéger un gamin. Tu penses qu'il te ressemble, parce qu'il sait pas ce qu'il fout là, parce qu'il avait l'air heureux tout à l'heure, mais il te ressemble pas. Lui il sera toujours plus courageux que mille Eridan. Vraiment. Admets le, juste. Admets que t'aurais voulu être comme lui. T'aurais voulu pas craquer. T'aurais juste voulu avoir la force de jamais renoncer. Oui, j'ai été faible. Oui, je le sais. Mais personne ne devrait subir ça. Peut-être pas personne, mais pas lui. Il mérite pas ça. Bordel. Alors je l'entraîne, plus loin encore dans la forêt que je connais par cœur, dont je connais chaque arbre, et l'amène au bord de la rivière, les pieds dans l'eau, puis je relâche son poignet, un peu écœurée de l'avoir forcée, mais courir fait du bien. Courir soulage les nerfs. Courir ça revient à hurler, ça évacue. « Tu peux lui résister. », je murmurai tout bas, fixant l'eau qui faisait scintiller les quelques galets argentés ça et là, grâce aux derniers rayons du soleil couchant. Peu importe de qui ou de quoi il pouvait d'agir, il en avait la force. J'avais vu des dizaines de gens comme lui, de gens comme moi, et lui il en avait la capacité, j'en étais persuadée. Et d'un autre côté, je ne voulais pas lui mentir, alors je fermais les yeux un instant, lui tournant le dos, alors que quelques poissons de lumières apparaissaient dans la rivières, non loin de moi, disparaissant lorsque le courant les emmenaient trop loin. J'aurais voulu m'excuser. Me faire pardonner. Mais il devait savoir, il devait être préparé. Préparé à quoi, Eri ? Préparé à lui.

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MessageSujet: Re: Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan   Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan EmptyMer 29 Juin - 23:05

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Elle ne comprendra pas, l’inconnue. Elle ne verra en cette sorcière qu’une infirmière. Pourtant, elle ignore sa nature profonde, sa capacité à incarner le mal tout entier dans un simple corps humain. Saleté de démon sur talons aiguilles. Eight avait retrouvé sa bonne vieille folie, celle qui lui faisait prendre conscience qu’il agissait comme un animal de foire. Ses paroles n’avaient aucun sens pour un esprit sain, ses mots ne devaient être qu’une rivière de syllabes balbutiées par un déséquilibré mental. Cependant, la nymphe avait un côté apaisant. Elle parvenait à capter son attention et à la concentrer sur un seul point. Juste assez longtemps pour que le jeune homme reprenne le contrôle de son esprit, qu’il en chasse la peur qui lui faisait perdre ses moyens.

Et la lueur ? Elle avait dû la voir, cette foutue lueur. Ça aussi, ça allait être le fruit de son délire psychotique ? Eight n’était pas sûr de le supporter. Il était même plutôt sûr de ne pas pouvoir l’encaisser. Pas encore un coup de plus. Après ce qu’il venait de manger en pleine gueule, il avait besoin de répit. Deux secondes pour souffler, pour hurler, pour exorciser cette sorcière qui le traquait comme le chasseur piste son gibier. Pas par besoin mais par pur amusement. Par envie, par plaisir. Elle l’écœurait.

Mais elle n’avait rien à lui dire, l’apparition féminine. Rien à part un simple pronom, soufflé comme une caresse épineuse. Eight ne comprenait pas, ne la comprenait pas. Que souhaitait-elle lui dire ? Soudain, il sentit ses doigts autour de son poignet alors qu’elle lui intimait de la suivre. Il l’aurait suivie n’importe où, partout sauf dans cette forêt. Et paradoxalement, c’est au cœur même de ce dédale d’arbres et de ronces qu’elle l’emmenait. Mais Eight avait arrêté de paniquer. Le vent fouettait son visage, les silhouettes des arbres s’enchaînaient et les cheveux de la demoiselle volaient dans son dos, s’éparpillant sur ses épaules et retombant sur son visage par moments. Elle était belle. De cette beauté douce, agréable à regarder. Rien à avoir ave le désir, l’envie ou la bestialité. Aux yeux d’Eight, la nymphe était comme une œuvre vivante qu’il aurait pu admirer inlassablement.

Pourtant, ils s’arrêtèrent. Les pieds dans l’eau, la course du courant emmenant les gouttes au creux des oreilles. Brusquement, elle lui parla. Elle s’arrachait aux phrases monosyllabiques pour lui injecter une vérité. Eight fronça les sourcils. Lui résister ? Son regard s’illumina. Cela signifiait que ...

- Merci ... merci !

Un sourire dévasté s’étira sur ses lèvres. Le sourire du condamné qui obtient un sursis de quelques heures. Parce qu’elle venait de lui faire réaliser qu’il n’était pas dingue. Qu’il ne tentait pas de fuir le vide, l’incarnation irréelle de son esprit torturé. Ce qu’il fuyait, elle en connaissait l’existence. Elle savait ce qu’il y avait dans cette forêt. Elle savait que ...

- Mais t’es qui, putain ?

Eight se recula d’un pas, rompant le contact physique entre lui et cette femme. Elle n’était pas une nymphe. Les nymphes sont innocentes, elles représentent l’équilibre de la nature. Cette inconnue, elle faisait plutôt partie intégrante des ténèbres. Elle savait ce qu’il se passait mais elle préférait observer, le regarder s’écrouler et ramper à ses pieds. Eight la détestait. Elle était comme ces gens qui l’observaient souffrir, ces docteurs qui lui avaient injectés des remèdes et avaient patiemment attendus les résultats. Bercés par la douce mélodie de ses hurlements de douleur, de ses suppliques et de ses appels à l’aide. Le jeune homme serra soudain les dents et les poings. Il ne serait plus le gamin docile avec qui on jouait, qu’on manipulait à volonté, dont on abusait en souriant. Leur amusement au prix de sa souffrance, Eight avait donné.

- C’est toi, c’est ça ? C’est de ta faute si elle est là. C’est toi qui l’a appelée ou je sais pas quoi ... C’est toi, hein ?

Eight secoua la tête puis recula encore d’un pas. Tous des menteurs. Toutes des garces. Il ne pouvait faire confiance à personne et pourtant, il n’aspirait qu’à ça.


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MessageSujet: Re: Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan   Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan EmptyJeu 30 Juin - 2:19

go ahead and cry little boy

ft. eight



« Merci ... merci ! » Ne la remercie pas. Elle est responsable, c'est sa faute, seulement sa faute. Ne la remercie pas, ne sois pas si naïf, si stupide, l'inconnu. Ne sois pas si... Enfantin. voyons. « Mais t’es qui, putain ? » Il recule, il me fuit. Il impose de la distance et je soupire faiblement. Il sait sans doute déjà la réponse à sa question, mais toute fois, elle m'intrigue. Son ton m'intrigue il n'a pas peur, non, il est en colère à présent. J'en suis persuadée, je le ressens comme si c'était là, au creux de mon coeur. Il me déteste du plus profond de son être, il me juge sans doute responsable, et la suite de ses mots ne fait que valider cette hypothèse. « C’est toi, c’est ça ? C’est de ta faute si elle est là. C’est toi qui l’a appelée ou je sais pas quoi ... C’est toi, hein ? » C'est moi ? Non. Non, bien sûr que non. Mais je préférerai que ce soit ça. Que ce soit juste moi. Je préférerai mille fois pouvoir faire disparaître cette peur, dans ses yeux, l'annihiler du fond de son cœur. Je préfère qu'il soit en colère, en vérité. C'est plus sain. Ça ne peut pas le fragiliser, pas comme ça, ça ne peut que le rendre plus fort, plus solide. Plus préparé à ce qui l'attend. Alors je garde les yeux fermés, je soupire, faiblement. Je devrais lui dire que c'est moi. Que je suis un monstre, qu'il devrait fuir pendant qu'il le peut encore. Mais il ne le peut pas. Parce qu'il ne s'agit pas juste de la forêt. Il s'agit du reste aussi. Du village, bien sûr, mais de l'intérieur même de son être. Il s'agit de tout cela et rien à la fois. Mais malheureusement, il ne s'agit pas de moi. Et il ne s'agira jamais de moi. Je ne fais pas parti de sa vie. T'es dans la vie de personne. Tu fais même pas parti de celle des autres Heartless, alors comme tu pourrais être dans celle d'un mec paumé ? Eridan, reprends toi. T'es larguée ou quoi ? Bien sûr que je suis larguée ! Comment veux-tu que je sois autre chose ? Je dois me décider entre inventer n'importe quoi pour son propre bien, ou lui balancer la vérité. C'est tout simplement horrible, en as-tu conscience ? Bien sûr que t'en as conscience. T'es juste persuadée que je suis qu'une couarde, qui choisit sans cesse la facilité. Bah. Non. Pas cette fois. « Non, c'est toi qui la fait venir. Pas moi. » Je murmure, tout bas avant de relever les yeux pour le dévisager. Défoule ta colère, encore. Défoule ta colère mais ça ne changera rien et peut-être vaut-il mieux que tu t'en rende tout de suite compte. Peut-être vaut-il mieux que tu te mures maintenant. « Moi aussi je vois quelque chose, dans la forêt. » J'ajoute plus bas encore alors que les lueurs dans la rivière se font finalement emporter dans le courant. Je reste à bonne distance, je suis un potentiel danger, après tout ?

« Je suis comme toi. » Je mens, cette fois. Je n'ai rien à voir avec lui. Je n'ai rien à voir avec la force dont il a fait preuve en affrontant son démon. Je n'ai rien à voir avec le fait qu'il tienne encore debout, après la course, les émotions, la haine et la terreur. Non, je n'ai rien à voir avec ça et je ne serais jamais ainsi. Plus jamais. Je pourrais lui dire que je suis désolée, ou simplement que j'ai voulu faire en sorte qu'il sache, qu'il soit préparé, mais ce n'était pas mon intention première, et je ne peux pas mentir là-dessus. Alors je relève les yeux vers le soleil qui disparaît derrière la cime des arbres sombres, menaçants. Puis je jette un regard vers elle, vers Rosalind, qui se tient là, à côté de lui, sur le côté de la rivière, qui l'observe, le détaille, se demandant sans doute ce qu'il a de si spécial. La vérité c'est qu'il n'a rien de spécial, ici. Il n'a rien de différent des autres. Il est simplement unique dans sa façon d'être commun. Dans sa façon d'être encore si pur de cœur, en réalité. « Mais je ne peux pas t'aider à la combattre, il n'y a que toi qui peut faire ça. Que toi, pour lui résister. » Pas comme moi, pas comme j'avais échoué. Pas comme je m'étais terrée, au fond d'une pièce sombre, d'une chambre poussiéreuse, suppliant pour que la créature ne vienne pas. Suppliant pour que personne ne vienne me chercher. Et finalement, l'empathie était venue. Comme un poison de plus. Comme une épine enfoncée dans mes chairs, pour me faire comprendre que je ne pourrais jamais y échapper, dans tous les cas. Si ce n'était pas moi que je devais fuir, alors c'était les autres. Et au final, le monstre aux quatre visages était toujours plus supportable, plus agréable que les émotions de tous ces gens que j'avais fini par haïr. Que j'avais finis par détester de ressentir si fort, quand moi j'aurais simplement voulu oublier. Jusqu'à oublier comment ressentir, finalement. Vœu exaucé, comme qui dirait. Alors je relève les yeux pour lui lancer un nouveau regard, j'aimerais le supplier du regard en vérité, mais j'ignore comment faire. Alors je le fixe simplement, sans chercher à influencer son jugement. Après tout, il est sien, tout entier. « Je te guiderai jusqu'au village, si tu veux. » Il pouvait toujours chercher à se repérer dans la forêt, il valait mieux commencer maintenant, mais il n'avait certainement envie d'y aller seul, alors je me proposais, comme on aurait proposé un service à un inconnu qui semblait vulnérable, dans la rue.

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MessageSujet: Re: Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan   Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan EmptyVen 1 Juil - 10:34

You think you're smarter than me
I need to kill you

that's the only way to get you out of my head



La vie était fourbe. Elle l’avait créé, chétif et malade pour l’emprisonner dans une chambre aseptisée où des tas de traitements lui avaient été offerts de gré ou de force. Ensuite, elle l’avait guéri. Un peu seulement. Juste assez pour lui faire réaliser dans quel Enfer il était tombé. Juste assez pour s’apercevoir que jamais plus il ne quitterait cette bulle sans couleurs, sans vie, sans rire et sans joie. Enfin, elle l’avait libéré de ses maux. Guéri, soigné. Pour mieux le laisser se faire briser de l’intérieur, détruire pièce par pièce par des individus nécrosés au plus profond de leur cœur. Ils s’étaient amusés avec lui, l’avaient réduit à l’état d’objet. Jusqu’à qu’une étincelle de pitié dans le regard d’un médecin le fasse sortir de sa misère.

Désormais, il était à Awakening, croyant bêtement à une existence nouvelle. Une vie pure, simple, dénuée de tous artifices. Sauf qu’ici aussi, il y avait des âmes putrides, prêtes à le croquer. Des damnés qui prenaient la forme d’une belle demoiselle aux yeux bleus et à la peau pâle. Prendre l’apparence de la douceur pour mieux véhiculer la tereur. Eight s’était fait avoir, encore. Pauvre petit idiot. Simple d’esprit malmené par des intelligences plus aiguisées que la sienne. Sa naïveté le perdrait, l’avait déjà perdu à vrai dire.

- C’est pas vrai ... je la fais pas venir. Je veux juste qu’elle parte !

C’était lui qui l’avait appelée ? Lui qui aurait puisé dans ses propres cauchemars pour en extirper le vice le plus hideux ? Et puis quoi encore ? Eight ignorait ce que cette femme voulait faire de lui, ce qu’elle recherchait en brisant ses espoirs un à un. Mais elle n’y parviendrait pas. Ses mensonges, ils les dégueulaient. Et elle, il la haïssait.

Elle voyait quelque chose dans la forêt. Quelque chose, pas quelqu’un. Eight ne releva pas. Ce n’était peut-être qu’un mensonge, qu’une nouvelle flopée de belles paroles destinées à lui faire baisser sa garde. Cette femme jouait avec lui. Comme toutes les autres avant elle. Toutes les mêmes, définitivement. Eight serra les dents. Et là, elle commit l’irréparable. Le jeune homme secoua la tête négativement en ricanant. Elle, comme lui ? Lui n’était pas un monstre. Lui, ne voulait blesser personne et ne voulait rien, rien à part être seul et libéré.

- Tu mens, tu mens toujours. Tu n’es pas comme moi, tu es mauvaise.

Son regard se posa sur elle, un regard sombre et voilé de colère. Elle était la noirceur, elle était à l’image de ces bois. Elle prétendait ne pas pouvoir l’aider à combattre la sorcière, qu’il était le seul à pouvoir le faire. Eight refusait d’y croire. Car si c’était le cas, jamais il ne gagnerait. Toujours, elle aurait le dessus sur lui. C’était écrit, c’était inévitable. Depuis toujours, cette foutue infirmière se servait de lui comme elle le souhaitait. Elle n’avait jamais demandé son avis, elle ne lui avait jamais laissé le choix. Elle venait, elle prenait, elle partait. Et ce cercle vicieux continuerait à se répéter jusqu’à la fin. Jusqu’à ce qu’il la tue, jusqu’à ce qu’il se tue.

Le guider au village. Eight sentit une lueur d’espoir briller dans son cœur. Là-bas, les autres pourraient l’aider. Là-bas, les gens s’intéresseraient peut-être à ses malheurs ? Ou peut-être s’en ficheraient-ils. L’humanité était inconnue à ses yeux, il n’avait appréhendé que ses parts les plus sombres, les plus crades, les plus laides. Eight secoua à nouveau la tête.

- Tu ne me ramèneras pas au village. Tu vas me ramener vers elle ou tu vas me faire du mal. Je ne veux pas ton aide, je ne veux plus rien venant de toi. T’es comme les autres ...

Eight recula d’un pas. Il aurait voulu s’enfuir mais ignorait dans quelle direction se diriger et puis cette femme aux yeux bleus, elle en avait assez fait comme ça. Mais un mystère subsistait. Cette lueur dans la forêt, l’énigme restait entière.

- C’était toi alors, la lueur ? C’est toi qui m’a amené ici ?

Il la fixa droit dans les yeux. Eight aurait voulu la tuer, elle aussi. Mais il ne s’en sentait pas capable car elle avait ce visage doux, empreint de lassitude, qui le perturbait.


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MessageSujet: Re: Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan   Go ahead and cry little boy, you know that your daddy did too || Eridan EmptyVen 1 Juil - 20:34

go ahead and cry little boy

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« C’est pas vrai ... je la fais pas venir. Je veux juste qu’elle parte ! » Bien sûr que tu veux qu'elle parte. C'est tous ce que l'on souhaite, et on finit par vivre avec. On finit par se faire à l'idée qu'elle, qu'il, que la chose ne partira pas. Qu'elle est là, définitivement. Qu'elle ne s'en ira pas. Parce que ce n'est pas elle ou toi, c'est elle et toi. Et c'est tout. Alors, bien sûr que tu veux qu'elle parte, petit garçon, tu as peur et tu as raison. Elle peut te blesser, elle peut te détruire, tout autant que tu peux l'annihiler. Tu peux la rendre impuissante. Tu peux l'ignorer. Tu peux le faire, mais si personne ne te le dit, tu ne l'apprendras sans doute jamais. « Tu mens, tu mens toujours. Tu n’es pas comme moi, tu es mauvaise. » J'aimerai croire que tu as raison. Que je suis mauvaise, qu'il s'agit juste de cela. Qu'il y a les gentils et les méchants, et que je fais parti de la deuxième catégorie, mais j'ai bien peur d'être dans un entre-deux. De n'être ni totalement l'un, ni totalement l'autre. Je ne pense pas comprendre encore vraiment ce qu'est le bien et le distinguer du mal. Depuis toujours, sinon tu ne serais pas là. Oui, c'est juste. Enfin, à moitié seulement, je connaissais les coutumes, ce qui est autorisé, ce qui ne l'est pas. Je savais que je flirtais jour après jour un peu plus avec l'interdit. Et je le regrette, je regrette de l'avoir affiché, de l'avoir avoué, d'avoir entraîné mon autre moitié dans ma chute. Enfin, pas tant que ça. Ce n'est pas lui se trouve coincé ici. Ce n'est pas lui qui se retrouve à la frontière des vivants et des morts, quand on y réfléchit. Parfois, je me réveille et je me demande pourquoi mon cœur bat encore. Pourquoi mes muscles fonctionnent, si je n'ai plus rien à faire ici. Je me demande pourquoi, mais je suppose que c'est ce que je voulais, quand j'ai accepté. Je suppose, et j'accepte, puis j'avance. Parce qu'au fond, il n'y a rien d'autre à faire, lorsqu'on y réfléchit. Maintenant que je suis Heartless, le prochain stade n'est pas vraiment glorieux. Je préfère mon stade actuel, même sans sentiments.

« Tu ne me ramèneras pas au village. Tu vas me ramener vers elle ou tu vas me faire du mal. Je ne veux pas ton aide, je ne veux plus rien venant de toi. T’es comme les autres ... » Encore une fois, j'aimerais que tu ai raison. Encore une fois j'aimerai que tu sois dans le juste. Mais ça ne serait pas très bon pour toi, en réalité. Si j'étais comme les autres, j'aurais fait mon boulot, je suppose. Si j'étais comme les autres, je t'aurais mené à eux et regardé agoniser. Mais j'en ai pas la force, ni le courage. T'es qu'un gosse, en vrai. T'es innocent, pour moi. T'as rien fait de mal, tu mérites pas ça. S'il est là, c'est qu'il y a une raison. Si ça s'trouve il a fait du mal. Peut-être, oui, comme il est possible que ce ne soit pas le cas. Il est possible qu'il soit la victime de cette foutue vie qui cherche à nous détruire. C'est possible, n'est-ce pas Rosalind ? Je suppose. Alors il ne mériterait pas ce que je planifiais pour lui, et ce serait moi la méchante de l'histoire. Ce serait moi le monstre. Et il aurait raison. J'aimerais qu'il ait tort, en vérité, j'aimerais pouvoir le sauver. J'aimerais du fond du cœur. Il serait mon but, mon objectif, ma raison pour ouvrir les yeux lorsque le soleil se lève, ma raison pour que mon cœur batte et que mon sang circule. Il serait ma raison, mais... Ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de raison. C'est ainsi, et c'est tout. « C’était toi alors, la lueur ? C’est toi qui m’a amené ici ? » Il demande en me fixant, droit dans les yeux, sans détour, comme si j'allais lui mentir, mais je n'en ai pas d'intérêt. C'est peut-être mieux qu'il se méfie, qu'il me déteste. Mais pourquoi est-ce que tu es encore là ? Pourquoi est-ce que tu n'es pas parti, pas rentré ? Tu ne te souviens pas du chemin ? Sans doute. Je te ramènerai, je te guiderai. Laisse moi une chance... Alors je hoche la tête pour toute réponse à sa question, soutenant son regard, et j'approche, d'un pas simplement, lentement, pour ne pas l'effrayer. L'eau est froide, elle arrache des frissons à mon corps, je veux en sortir. « Je suis désolée. » Je murmure, sans vraiment l'être, sans vraiment essayer de l'être non plus. Je murmure et j'approche encore pour lui faire face, pour me plonger dans ses yeux. Je suis étrangement assez peu douée pour décrypter les pensées des gens, mais je peux deviner dans ses yeux qu'ils ont vu bien trop de choses, qu'ils ont expérimenté déjà trop de douleur. C'est un sentiment auquel il semble habitué, anesthésié et c'est sans doute bien plus dangereux pour lui. Parce qu'à force de s'habituer à la souffrance, on ne se rend plus compte à quel point elle peut devenir dangereuse. Alors on laisse couler, on la laisse brûler nos veines peu importe sa puissance, son acidité, on la laisse ravager nos sens et notre esprit simplement parce qu'on a l'habitude que ça fasse mal. Et ça, il ne le mérite pas. T'en sais rien, tu le connais pas. Tu peux pas être outrée, tu sais pas faire. Tu peux pas t'attacher non plus. Mais il est spécial, Rosalind... Il est spécial. Tu ne le vois pas, peut-être, mais peut-être qu'une fois au fond des ténèbres, on sait discerner la moindre des lumières. Et lui, il brille d'une façon singulière. C'est parce que c'est le premier. C'est le premier « innocent » que tu croises depuis une éternité. Sans doute, oui.

« J'aurais voulu aider les autres en t'emmenant à eux, mais j'ai échoué. Et j'ai voulu te protéger, mais tu me détestes, maintenant. » J'esquissais un sourire, un peu vide, un peu lasse, un peu triste, peut-être, par habitude. Et je haussai lentement les épaules en le contournant, rompant le contact visuel, c'était si douloureux d'être si proche de son coeur paniqué. Ça brûlait mes sens, annihilait mes fragments de volonté. J'avais juste envie de rester là et d'effacer la peur de son être. Mais je ne saurais jamais faire ça, je n'ai jamais su le faire. Je m'obstines à essayer et ça ne fait qu'aggraver les choses, alors je m'enfonce entre les arbres, illuminant les troncs d'arbres que frôlent mes doigts avant de lui lancer un regard interrogateur. Est-ce qu'il veut rentrer ?

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